SONDAGE : Voulez-vous connaître la suite ? Oui : 100% Non : 0% Nombre de votants : 6 Du Mardi 17 Juin 2003, 18:39 au Jeudi 17 Juillet 2003, 18:39.

Pourtant, en quelques mois, la situation se dégrade de nouveau : la société pour laquelle je travaille compte parmi son personnel certaines personnes peu scrupuleuses et très belliqueuses qui font de mes journées un cauchemar.

Les insultes fusent, mon travail est renié et presque saboté. Ma fierté m'interdit de laisser passer sans rien dire, je me défend en faisant remonter les nombreuses bévues professionnelles de mon bourreau jusqu'à la direction générale, qui n'est autre que mon supérieur direct. Le message passe, il m'accorde le fait qu'il y a un problème mais, dans le même temps, fait preuve d'une cruelle incompréhension : "vous avez le même caractère" m'a-t-il dit un jour. Choquée et dépitée, je me résigne : je dois quitter la société.

Parallèlement à ce différent personnel, la société est racheté par des investisseurs dont les ambitions n'ont d'égal que leur auto-satisfaction.

Je cherche un autre poste, en quelques semaines je trouve quelque chose près de chez nous et, en tout cas je le croyais à ce moment là, correspondant plus à mes aspirations… plus d'un an après, je suis toujours dans cette entreprise. Le poste m'intéresse finalement moins que le précédent, mais d'autres projets sont en cours, il faut que je conserve mon emploi pour les faire aboutir.

Le premier de ces projets et de passer de locataire à propriétaire, ce qui, en région parisienne, n'est pas une mince affaire !

Notre appartement deux pièces de 42m2 à 840€ est très bien mais je nous trouve à l'étroit. Celà fait maintenant 2 ans que nous y sommes et des aspirations de vie de familles commencent à apparaitre dans ma caboche.

Joris ne déborde pas d'enthousiasme à cette idée au départ. Je prends les rendez-vous avec les agences et les banques, je fais le tour des sites internet dédiés au sujet, on va se ballader en voiture pour faire du repérage, voir le temps de trajet en heure de pointe, en dehors des heures de pointe etc. etc. etc.

Vu ma détermination et après avoir écouté mes arguments, principalement financiers, Jojo est convaincu et y met un peu plus du sien : il accepte de faire deux, trois visites avec moi, regarde les petites annonces d'un air de ne pas y toucher mais tout de même attentivement.

Novembre 2002, un vendredi après-midi, je visite 6 maisons en banlieue parisienne. Certaines sont éliminées à cause des nombreux travaux à effectuer, d'autres me semblent trop petites, d'autres encore sont dans des quartiers mals fréquentés... une seule me convient, mais celle-ci à un autre handicap : son prix !

Notre objectif était de ne pas dépasser 150 000 euros, elle est annoncée à 185000 et 192000 dans différentes agences. Je quitte l'agent immobilier et la maison avec un petit pincement, mais je me fait rapidement une raison... trop cher pour nous.

Le soir même, je m'applique à faire un compte-rendu succint à mon chéri : 2 maisons avec travaux, 2 maisons mal placées, 1 maison trop petite et 1 parfaite mais trop chère. Conclusion : on continue à éplucher les annonces classées.

Samedi matin, je suis à Paris pour donner un cours de bureautique comme cela m'arrive parfois pour arrondir les fins de mois. Le téléphone sonne à la maison, Jojo décroche. C'est l'agence. La propriétaire de la maison trop chère est prête à baisser son prix, elle est pressée. L'agent immobilier convainct Joris de venir visiter la maison avec moi dès lundi pour se faire sa propre opinion...Il est à noter que lundi est férié, nous serons le 11 novembre. C'est les conditions idéales pour la négociation : les autres agences sont fermées, la propriétaire ne pourra pas faire jouer la concurrence tout de suite.

Seconde visite pour moi, première pour lui. Il découvre, ne dit rien. Moi, je regarde plus en détail. Le vendeur pense à sa commission et la propriétaire à hate de vendre son bien : elle a déjà signé pour son nouveau toit et subit maintenant les frais d'un prêt relais.

Fin de la visite.

Nous retournons à l'agence. Après discussion avec l'agent, nous faisons une proposition à 175000 euros. C'est le maximum de ce que nous pouvons faire. Il faut maintenant attendre. Le lendemain à 12h, l'agent immobilier nous dira si notre offre est acceptée ou non : nous tentons de garder notre calme la soirée, la nuit et la matinée suivante, une main sur le téléphone, un tube d'aspirine dans l'autre, histoire de faire passer... Notre offre est basse, on se conditionne pour accepter le fait que ça ne marchera pas. Il ne faut pas trop y croire, ni trop peu... le suspens est à son comble. Autant dire que durant cette matinée du 12 novembre, je n'ai pas été très productive au bureau !

13h, mais qu'est-ce qu'il peut bien faire cet agent immobilier ??? Les yeux fixés sur mon téléphone portable, je peste contre lui, ça fait une heure qu'il aurait du appeler ! C'est sûr, c'est que ça ne se passe pas comme prévu avec la propriétaire...

DRIIIIIIING ! Enfin ! Jamais la sonnerie de mon téléphone ne m'a été aussi agréable. J'allais enfin savoir !

"- Allo ?

- Bonjour, c'est Mr LEGRAND à l'appareil, comment allez-vous ?

- Bien bien, alors vous avez vu la propriétaire ?

- Non pas encore, mais je voulais savoir quelque chose...

- oui, quoi ?

- Est-ce que vous me donnez une marge de manoeuvre par rapport à votre offre ? non parce que ça faciliterai la négociation.. même pas énormément mais ... enfin vous voyez quoi...

- euhhhh, ben 175000 c'était déjà notre maximum normalement, on vous l'a dit !

- oui oui je sais, mais juste 1000 ou 1500 euros, pour pouvoir faire conclure la vente...

- ben, je sais pas... moi je dirai oui mais je ne suis pas toute seule à décider... je vous rappelle..."

AIE AIE AIE, je me doute déjà de la réponse de Joris : "non, c'est notre dernier mot !"

Allé Anne-Marie, prends ton courage à 2 mains voyons !

"Allo ? Jojo ? je te dérange pas ???

- non non, alors t'as eu l'agence ???

- oui mais il veux savoir si... enfin si... un peu plus pour finaliser la vente... pas beaucoup hein ! et puis je lui dirait que tu ne veux pas mais que c'est moi qui veut comme ça il pensera que je fais un gros gros effort à titre personnel... alors ? t'es d'accord ?

- pas beaucoup hein ? ouais bonne idée tu lui dit que je ne veux pas et que tu pourras pas mettre plus de 1000 sur la table, ok ?

- ok, je te tiens au courant !!!"

Rappel à l'agence pour donner notre feu vert et nouvelle attente insoutenable. Impossible de travailler dans ces conditions, je passe mon temps sur Internet pour trouver des renseignements sur les procédures d'achats immobiliers : à nouveau Internet est mon salut...

10mn plus tard, nouveau coup de fil :

"c'est bon.

- c'est bon ?

- oui c'est bon !

- c'est super ! merci ! euhhh... à combien ???

- 175500

- impeccable ! on vient ce soir pour signer ! à plus tard !"

SUPER MEGA GENIAL !!! J'ai envie de sauter partout dans le bureau ! d'offrir un super repas à mes collègues, d'embrasser le stagiaire sur la boche (beurk !). C'est trop beau !

"Allo, Jojo ?

- oui, alors ???

- c'est bon !

- c'est bon ???

- oui oui c'est bon !!!

- c'est sûre hein ? on fait quoi maintenant ?

- ben on va à l'agence ce soir à 19h pour aller signer, et près c'est fini !

- je passe te prendre à 18h, à toute à l'heure, bisou ! "

Et voilà comment on passe de locataire à propriétaire en moins de temps qu'il ne faut pour s'y faire !!!

Nous sommes donc au mois de novembre (le 12) et d'après le document que nous avons sous les yeux, nous emmenagerons en février, le 21 pour être précis. Il va falloir tout préparer maintenant. Une nouvelle aventure commence pour nous !