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Mon histoire
--> Chap. V

Depuis notre achat, les journées sont à la fois longues et trop courtes : nous sommes pressés de prendre possession des lieux et, par ailleurs, nous avons parfois l'impression que nous ne seront jamais vraiment prêt pour notre rendez-vous chez le notaire !

 

De la paperasse à n'en plus finir ! c'est impressionnant ! en plus, étant donné mon problème de surpoids et suivant les compagnies d'assurance de prêts, c'est une vraie galère… ça me déprime, je trouve ça injuste. Moi qui ai toujours penser m'assurer à 100% (pour moi il faut bien ça pour ne pas se retrouver en galère en cas de coup dur…), aujourd'hui, j'apprends que le fait de peser X kilos de trop m'empêche de le faire à des conditions normales ! Alors que je suis jeune (22 ans, je vous le rappelle) et que je n'ai aucun autre problème de santé, je ne fume pas, je ne bois pas, mes analyses sanguines sont bonnes etc. Moi qui me faisait une joie de devenir propriétaire avec Joris, j'accuse le coup. Je pleure, je ne dors plus, je m'en veux, je leur en veut et d'autant plus qu'à la même époque je commence à m'interroger sur l'incidence de mon poids sur ma fertilité…

 

A croire que le poids et un obstacle à la vie normale ! je suis écœurée. Imaginez :

"Vous voulez acheter une maison ? vous avez 2 salaires, 2 CDI ? vous êtes jeunes ? Ben écoutez, nous on veut bien vous prêter la somme que vous demandez : votre taux d’endettement est bien inférieur à la limite autorisé, pas de problème. Ah si, j’allais oublier ! pour Mademoiselle il faut perdre quelques kilos, sinon on vous impose une assurance à 50% au lieu des 100% que vous demandez et, même à 50%, il vous faudra payer plus cher !"

Bref, nouveau coup de déprime par rapport à mon poids ; décidément, il ne m'épargne rien celui-là ! Difficultés pour m'habiller, impossibilité de profiter de la plage, limitation des sorties ballades à cause des douleurs aux genoux et maintenant ça doit m'empêcher de contracter mon prêt aux conditions que je souhaite !!! Avouez qu'il y a de quoi déprimer non ?

 

Dans le même temps, mon envie fonder une famille grandit et, ne voyant arriver le petit trésor, je m'inquiète de mes cycles anarchiques et sans fins. Visite chez la gynécologue, prises de sang, échographies médicales, le verdict tombe : ovaires polykystiques, renommés communément OPK pour simplifier. Nouveau coup dur, même très dur. Une fois de plus, le premier symptome évoqué est mon surpoids.

C'est le coup de grâce, je n'en peux plus, j'en ai ma claque. En moins d'un mois, un problème dont je pensais m'être débarrasé au moins en parti m'es revenu en pleine figure, puissance 10.

 

Mon poids, mon poids, mon poids. A croire que lorsqu'ils me reçoivent, il ne voient qu'une pauvre grosse femme qui a un problème. Je les soupçonne même de croire que je ne suis pas au courant et qu'ils font une bonne action en me disant qu'il faudrait que je perde des kilos : "Ah bon ? Alors là vous m'apprenez quelque chose ! Merci beaucoup vraiment !" Non mais on croit rêver ! Si c’était simple, les gros n’existeraient pas. Remarquez, c’est peut-être ce que ces personnes souhaitent : elles ne seraient plus agressées par l’image des gros ou grosses, tout irai pour le mieux dans le meilleur des monde, suivant la formule consacrée.

 

Sans vouloir me "victimiser", je souhaite vous faire partager quelques grands moments de solitude que l'on rencontre parfois quand on est grosse, un vrai festival ! Pour bien vous montrer que ces situtations sont quasi quotidiennes, j'ai choisi de vous en faire la liste par lieu, vous allez vite comprendre le problème.

 

Chez le médecin généraliste (acte1) :

"Bonjour Dr !

- Bonjour, pourquoi venez-vous me voir ?

- Depuis quelques jours je tousse, j'ai de la fièvre et des courbatures : je dois avoir une bonne crève ou un truc du même genre…

- Très bien, je vais voir ça. Pour commencer, je vais vous peser."

(Logique non ? Vous venez pour un gros rhume, on vous demande votre poids....)

 

Chez le médecin généraliste (acte2) :

"Bonjour Dr !

- Bonjour, qu'est-ce qui vous amène ?

- J'ai mal au ventre, j'ai la nausée et j'ai vomi toute la nuit... (une bonne gastro quoi !)

- D'accord. Vous êtes enceinte ?"

(bon ok, il a raison de poser la question mais ne pensez-vous pas que si je l'étais je me serai empressée de lui dire et que si je pensais l'être, j'aurai sauté sur l'occasion pour lui demander une ordonnance pour aller faire un test au laboratoire, non ?).

 

Chez le gynécologue :

« Bonjour Dr !

- Bonjour, comment allez vous ?

- Ca va bien, je viens juste pour un petit check-up !

- Ah d’accord.. euh, juste comme ça, vous avez perdu un peu de poids ? »

 

Dans les transports en commun, vous empiétez forcément sur la place d’à côté et vous avez le droit aux regards assassins de votre voisin (vos voisins si vous avez eu la malchance de ne trouver qu’une place au milieu d’une banquette 3 places… Sachez également que c’est forcément de votre faute car ni les jambes écartées de votre voisin de droite, ni le journal déplié que lit votre voisin de gauche ne peuvent vous disculper : eux, ils sont « normaux ».

 

Au travail, c’est encore une autre histoire et différents scénarii sont possibles : si vous avez le bon goût de sourire aux gens que vous côtoyez, c’est que vous êtes la petite grosse marrante, amie avec tout le monde, bonne à écouter les jérémiades de vos collègues et on s’étonnera volontiers du fait que vous aussi vous avez une vie maritale, des enfants, une maison et un chien.

Si vous avez une position hiérarchique importante, vous devenez la « grosse vache » de service.

Si vous avez ce genre de problèmes, soyez content(e) ! C’est que vous avez passé l’entretien d’embauche avec brio, et ça non plus, ce n’est pas une mince affaire, ou plutôt si !

Sachez qu’il a été démontré que l’a priori envers les fortes corpulences est nettement en leur défaveur au bureau (mais cette réalité est tout aussi valable au supermarché, dans la rue et chez le coiffeur etc.).

 

Bref, oublier ce vieil adage qui dit qu’ « il vaut mieux faire envie que pitié » : personne n’y croit moins que ceux qui le font savoir à tort.

Ecrit par amarieopk, le Jeudi 10 Juillet 2003, 17:55 dans la rubrique "Mon histoire".