Aujourd'hui, plus rien ne me plait dans la vie : je ne peux pas avoir d'enfant naturellement, mon job est ennuyeux à mourir, ma sœur déprime, mes beaux-parents ne me comprennent pas et ma propre mère ne me trouve pas assez bien pour mon chéri !
Avec ça, je suis gâtée ! Bon ok, vous me direz que je n'avais qu'à mieux travailler à l'école et passer mon BTS pour régler le second problème et que, concernant l'amour de ma vie, je n'ai qu'à prendre mon mal en patience… oui, d'accord mais moi je veux que tout ça se résolve maintenant !
Je ne sais pas attendre et mon parcours me prouve que je n'ai pas forcément tort :
17 ans, après une année tumultueuse parsemée d'un déménagement de 800km au mois de décembre (je vous rappelle, pour les plus âgés d'entre vous que l'année scolaire se déroule de septembre à juin…), d'une absence de cours d'allemand durant les 6 derniers mois de cette année de terminale, je passe et obtient mon bac (avec mention s.v.p !). Bref, résultat tellement surprenant que je n'étais inscrite dans aucune fac, aucune école ni aucune autre forme de formation post-bac. En dernier recours, je décide de suivre une formation en alternance, seuls les établissements privés proposant ce type de formation acceptant encore ma candidature, même si on me fait tout de même remarquer qu'à 17 ans, je suis bien inconsciente de me lancer dans cette voie d'études courtes (et je reconnais aujourd'hui qu'ils n'avaient pas tout à fait tort, mais que faire d'autre ?).
En quelques semaines de recherches, je trouve enfin mon entreprise d'accueil. Le projet paraît intéressant, la réalité de fut bien moins.
Après quelques mois sans encombres, ma fatigue et la démotivation aidant, je me détache petit à petit de l'école et de l'entreprise.
Les cours me paraissent inintéressants, les professeurs dépassés et incompétents (j'en sais plus que la prof de bureautique, en autre), l'entreprise débute son activité et les dirigeants s'avèrent être de piètres managers (conflit avec le siège social, puis séparation pour terminer sur fond de scandale sentimental entre notre principal client et la directrice de l'entreprise – à noter que son mari travaillait dans l'équipe…). A ce tableau vient se greffer mon mal-être croissant et étouffant (j'apprendrais 2 ans plus tard qu'il s'agit en fait de phobie sociale et que c'est une maladie connue par les psychiatre…).
Bref, dans ce contexte, les relations avec mes proches devient chaotique et à chacun sa parade : ma mère pleure, s'énerve ou déprime ; mon père feint l'indifférence, ma sœur s'éclipse un maximum de temps de la maison, et moi je ne trouve rien de mieux que de me réfugier dans ma chambre (bien fermée à clé par mes soins), la télé, la voiture (vive le permis !) et mon ordinateur connecté à internet.
Et c'est de ce dernier à qui je crois devoir mon salut : Internet. Merveille de technologie, pour moi une brèche dans le cloisonnement que je m'auto inflige. J'y passe jusqu'à 10 heure par jour, voire 18 heures durant les jours de week-end. Mon occupation favorite ? discuter avec des inconnus et me faire passer pour la fille la plus belle et intelligente du forum (genre grande, brune, yeux gris et titulaire d'un diplôme dont j'ignore même jusqu'à l'existence) tout en sachant pertinemment que le jeune homme beau, fort et intelligent qui m'envoie des fleurs électronique est aussi virtuel que celles-ci.
19 ans, seconde année de BTS. Un jour comme un autre, j'étais sur le réseau quant un garçon comme un autre - 27 ans néerlandais, informaticien, habitant à Paris - entre dans la conversation. Il n'avait vraiment rien pour attirer mon attention mais, comme j'en avais l'habitude, je ne pouvais pas passer à coté de se pseudonyme inconnu. Après un bonjour et une brève présentation – étonnamment réaliste – je lui ai fait part de mes ressentiments quant à ma vie du moment, mes doutes, ma tristesse, mon incompréhension, mes déceptions, mes conflits (extérieurs et intérieurs). Près de 4 heures consécutives, les doigts fixés au clavier, à raconter à un inconnu mes désillusions et espoirs à un strict inconnu arrivé de nulle part et avec qui, pensai-je à l'époque, je n'aurai plus jamais de contact après ce déballage émotionnel. Une soupape bienvenue dans un moment d'inconscience allant jusqu'à lui demander son numéro de téléphone portable et lui transmettre le mien ! La seule précaution que j'ai pensé à prendre fut de ne lui donner ni nom de famille, ni adresse postale.
Commentaires :
Re: Anne Marie !!!!!
salut !!!
en fait c'est toi qui m'a fait découvrir les joueb et je me suis dit que ça me serai bien utile...
Gros bisoux à toi
AMARIE